De l’enseignement à l’entrepreneuriat en ligne

Découvrez un témoignage inspirant de Tatiana, qui a quitté l’enseignement pour l’entrepreneuriat. Elle nous partage sa reconversion, son cheminement d’entrepreneure et ses meilleurs conseils.

En effet, lorsque le monde du travail évolue et que les frontières entre vie professionnelle et personnelle deviennent de plus en plus floues, il est essentiel d’explorer les histoires inspirantes de femmes qui ont réussi à réinventer leur carrière pour créer une harmonie entre ces deux aspects de leur vie. 

Et dans cette interview, nous allons à la rencontre de Tatiana Rabin, une entrepreneure qui a quitté le confort de la fonction publique pour se lancer dans l’entrepreneuriat avec succès et sans regrets !

Elle partage avec nous son parcours, ses défis, et ses conseils pour les femmes qui aspirent à quitter l’enseignement et se lancer dans l’entrepreneuriat tout en conciliant vie familiale et professionnelle. 

Et préparez-vous à être inspirées.🫶

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Découvrez le parcours de Tatiana Rabin et comment elle a opté pour l’entrepreneuriat après l’enseignement en tant qu’institutrice


Ophélie Jouvenon : Tatiana, est-ce que tu pourrais revenir sur ton parcours et nous expliquer ce qui t’a poussée à quitter l’enseignement et adopter l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :
Oui, bien sûr. Alors voilà, j’ai été institutrice pendant douze ans. Et à un moment donné, j’ai ressenti le besoin de changer de métier. 

Au début de ma carrière, j’avais cette vocation d’être institutrice. C’était vraiment ma passion, ce que je voulais faire toute ma vie.

Mais je m’étais aussi dit que si jamais je sentais que je n’aidais plus pleinement mes élèves, il serait temps d’arrêter… Et après douze ans, j’ai ressenti un épuisement moral et physique, et j’ai réalisé que je passais plus de temps à aider les enfants des autres qu’à être avec les miens….

Explorer un nouveau métier

Tatiana Rabin  :

C’est là que j’ai su que je devais changer de métier. Initialement, je pensais me diriger vers le secteur administratif. Mais comme ma meilleure amie qui était secrétaire médicale et sa sœur exerçait dans un cabinet de radiologie et adorait son travail … J’ai donc entrepris une formation pour devenir secrétaire médicale. Pendant cette formation, j’ai effectué des stages et j’ai réalisé que le salariat n’était pas fait pour moi. 

Un désir d’autonomie et d’indépendance qui pousse à l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin  :

J’ai toujours été indépendante dans ma vie professionnelle. En effet, en tant qu’enseignante, j’avais une grande autonomie.

Alors, en entreprise, j’avais l’impression d’être constamment dirigée. Et cela ne me convenait pas du tout. 

Alors, j’ai cherché une alternative et j’ai découvert un forum en ligne dédié aux assistantes indépendantes et aux secrétaires indépendantes, offrant de nombreuses possibilités.

Dans le domaine du secrétariat indépendant, j’ai envisagé de faire de la transcription ou d’avoir plusieurs clients que je pourrais visiter pour des missions courtes. J’ai cependant exclu la permanence téléphonique, car je ne voulais pas passer mon temps au téléphone…

Le virage vers la permanence téléphonique

Tatiana Rabin  :
Finalement, je me suis retrouvée à faire de la permanence téléphonique. Et j’ai créé mon entreprise de permanence téléphonique haut de gamme, car je ne voulais pas devenir un simple centre d’appels avec de nombreux appels et clients.

Mon objectif était de fournir une qualité exceptionnelle. Pour cela, mes clients devaient accepter de payer un tarif plus élevé, ce qui me permettait de ne pas avoir besoin de nombreux clients. En échange de ce tarif plus élevé, je m’engageais à fournir un travail d’une qualité exceptionnelle.

Le défi de quitter la fonction publique et l’enseignement pour adopter entrepreneuriat

Tatiana Rabin :
Lorsque j’ai évoqué mon désir de quitter la fonction publique, y compris l’éducation nationale, personne ne semblait comprendre… En effet, la plupart des gens s’accrochaient à l’idée que j’avais beaucoup de vacances. Et c’était le seul argument qu’ils avançaient !

Personne ne prenait en compte le fait que le métier pouvait être incroyablement exigeant, et que les vacances servaient simplement à se ressourcer pour une nouvelle période d’épuisement. 

Un double défi lié à un projet de couple : être 2 à quitter l’enseignement pour entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

Et nous avons démissionné, mon mari et moi en même temps. Car lui aussi étant enseignant.

Cela signifiait que nous perdions tous les deux nos revenus en même temps. 

À l’époque, nos deux filles avaient six et neuf ans. Et les gens nous disaient que nous avions beaucoup de courage … Tandis que d’autres nous traitaient de fous pour vouloir quitter la fonction publique et sa sécurité de l’emploi.

Mon mari avait une phrase forte mais vraie : « C’est une question de survie, nous devons sortir de là et trouver autre chose. » 

Garder un filet de sécurité en quittant l’enseignement pour l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

Nous voulions absolument éviter de garder un filet de sécurité en nous plaçant en disponibilité, une option possible dans la fonction publique.

Pendant cinq ans, il aurait été possible d’explorer d’autres opportunités tout en ayant la possibilité de revenir. Mais nous avons décidé de démissionner. Et à cette époque, le président Sarkozy avait mis en place une prime de départ volontaire pour les fonctionnaires, dans le but de réduire les effectifs. Alors, nous avons eu droit à cette prime tous les deux. En effet, nous n’avions pas droit au chômage, étant donné que nous venions de la fonction publique. Cependant, cette prime nous a permis de tenir pendant plusieurs mois, le temps de créer nos propres entreprises.

Créer nos propres opportunités en quittant l’enseignement pour l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

En quittant la sécurité apparente de la fonction publique, nous avons fait face à l’inconfort de l’inconnu. 

La famille et les proches étaient inquiets, se demandant si nous avions pris une décision sensée. Pourtant, nous étions convaincus que nous pourrions retrouver un emploi si nécessaire.

Finalement, nous avons abandonné cette idée pour décider de créer nos propres opportunités. 

Et tous les deux, nous avons développé nos propres entreprises. Cela fait maintenant onze ans et nous vivons très bien tous les deux. Nous avons construit nos entreprises et tout se passe pour le mieux.

Croire en soi malgré les peurs de l’entourage : un défi quand on quitte l’enseignement pour l’ entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :
Finalement, croire en soi et se détacher des peurs projetées par notre entourage, en particulier les peurs financières et les croyances limitantes de ceux qui n’ont jamais entrepris, est essentiel.

Tatiana Rabin :
En effet, les gens ont tendance à projeter leurs propres peurs sur ceux qui veulent se lancer dans de nouvelles entreprises. Et c’est tout à fait normal, car nous percevons souvent les choses à travers notre propre prisme. Cependant, lorsque quelqu’un vous parle de son projet, il peut rapidement vous transmettre ses propres craintes…

Mais si vous avez suffisamment confiance en vous, vous finissez par vous dire : « Je peux apprendre tout ce qui est nécessaire pour réussir. » 

Changer de posture quand on passe de l’enseignement à l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

L’entrepreneuriat exige une multitude de compétences. Vous devez devenir chef d’entreprise. Personnellement, j’étais salariée auparavant. Mais j’ai créé une formation pour aider certaines femmes à exercer le même métier que moi.

Et passer d’une posture de salariée à celle de chef d’entreprise n’est pas chose aisée…. Cela implique un changement majeur. Lorsque vous étiez salariée, vous étiez dans une relation de subordination. Maintenant, en tant qu’entrepreneure, vous n’avez plus de patron, mais vous avez des clients. Vous évoluez vers une relation de collaboration où vous êtes sur un pied d’égalité. Vous êtes le chef de votre propre entreprise, et vos clients sont vos partenaires.

Personnellement, je tutoie tous mes clients, car je trouve que cela renforce la relation que je développe avec chacun d’entre eux. Le tutoiement crée un lien de confiance précieux dans mon travail.

Transmettre son expertise et briser les croyances limitantes

Ophélie Jouvenon :
Tu as également développé un business en ligne où tu transmets ton savoir à d’autres femmes souhaitant se lancer dans cette activité. Donc, d’une certaine manière, tu continues à former et à transmettre quelque chose qui est en toi ?

Tatiana Rabin :
Oui, en effet. À un moment donné, j’ai rédigé un article pour le blog de la personne qui avait créé le forum des secrétaires indépendantes. Cet article portait sur ma manière de gérer la permanence téléphonique. Et il a contribué à remettre en question bon nombre de croyances limitantes dans ce secteur….

Quand je me suis lancée, il y avait essentiellement deux options : 

  • les centres d’appels avec de nombreuses personnes 
  • ou les secrétaires indépendantes. 

Les secrétaires indépendantes avaient cette idée qu’elles devaient rivaliser avec les centres d’appels en termes de tarifs et d’horaires, même si elles travaillaient seules. Parfois, l’aide vient de là où on s’y attend le moins….

Dépasser ses croyances limitantes sur le travail et l’argent

Et c’est ma mère qui m’a aidée à surmonter mes premières croyances limitantes à ce sujet !

Elle m’a demandé : « Pourquoi veux-tu travailler plus qu’une secrétaire salariée dans un cabinet médical ? » Et cette question m’a ouvert les yeux. 

Pourquoi devrais-je devenir esclave de l’entreprise que je suis en train de créer simplement parce que je suis indépendante ?

J’ai donc commencé avec une proposition d’horaire de quarante heures par semaine. Puis, très rapidement, dès mon premier client, j’ai réduit à trente-cinq heures. 

Actuellement, mon secrétariat est ouvert trente-deux heures par semaine. Et je travaille vingt-six heures. J’ai vraiment diminué mes heures de travail, tout en maintenant des tarifs élevés par rapport à la norme.

Définir ses propres règles du jeu quand on devient entrepreneure

J’ai écrit cet article pour montrer qu’il existe une autre manière de gérer la permanence téléphonique… En effet, on peut être heureuse en le faisant. Et on n’est pas obligée de rester chez soi de huit heures à vingt heures toute la semaine, ni de huit heures à midi le samedi. J’ai reçu de nombreux contacts suite à cet article.

Un jour, l’une des femmes avec qui j’avais passé plus d’une heure au téléphone m’a demandé si je pouvais mettre tout cela par écrit. 

Au départ, j’ai été un peu surprise. Mais mon mari m’a encouragée à le faire. 

Je lui ai donc dit que j’écrirais un guide et que je lui enverrais les chapitres au fur et à mesure.

Elle a accepté et payé pour cela. Puis, j’ai envoyé les chapitres progressivement. Et elle a été ma première testeuse. Aujourd’hui, c’est devenu une formation avec cinquante vidéos, où j’ai tout converti en format vidéo. J’ai formé environ deux cents femmes jusqu’à présent.

Créer de la valeur et transformer des vies

Ophélie Jouvenon :
Donc, en fait, tu crées de la valeur dans la vie de ces femmes ?

Tatiana Rabin :
Absolument ! Et je leur permets à leur tour de changer de vie et d’harmoniser leur vie personnelle avec leur vie professionnelle

Souvent, ce sont des femmes qui ont été secrétaires médicales dans le salariat. Elles ont l’impression de passer leur vie dans les transports et sur leur lieu de travail, ou elles aspirent à passer plus de temps en famille.

En se lançant dans l’entrepreneuriat, elles découvrent un monde qui peut sembler un peu incroyable. 

Et en proposant un service d’accueil téléphonique haut de gamme, comme je le fais, elles réalisent que travailler depuis chez soi est possible. 

Elles constatent qu’elles peuvent gagner autant, voire davantage, que lorsqu’elles étaient salariées, tout en disposant de plus de temps libre.

En outre, elles apprennent qu’il est possible d’avoir un travail agréable, car elles ont leurs propres clients. 

Et si malheureusement elles rencontrent un client toxique, elles peuvent simplement s’en séparer et en trouver un nouveau, qui correspond mieux à l’entreprise de leurs rêves.

L’entrepreneuriat offre une liberté exceptionnelle après l’enseignement

Ophélie Jouvenon :
On peut trouver un équilibre et gagner très correctement sa vie.

Tatiana Rabin :
Oui, je suis convaincue que l’entrepreneuriat offre une liberté incroyable, en particulier pour nous, les femmes. Il n’est pas nécessaire d’avoir des compétences exceptionnelles pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Dans mon cas, je réponds au téléphone et je prends des rendez-vous, principalement pour des ostéopathes.

En tant que cliente moi-même, j’ai un médecin et une podologue. À l’exception de mon médecin, où j’ai besoin de mon bon sens pour déterminer s’il s’agit d’une urgence ou non… Il n’y a pas vraiment de compétences particulières requises !

Ainsi, c’est un domaine accessible à toutes. Mais cela exige tout de même certaines qualités.

Les blocages et la transition depuis le passage de l’enseignement à entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :
Maintenant que tu as un peu de recul, peux-tu nous parler des blocages spécifiques que tu as pu rencontrer en tant qu’ancienne fonctionnaire et enseignante lors de ta transition vers l’entrepreneuriat ? Peut-être le mythe de la sécurité, les tabous autour de l’argent, des éléments que tu aurais repérés par rapport à ton précédent parcours professionnel ?

Muscler sa confiance en soi et prendre conscience de ses multiples compétences

Tatiana Rabin :
J’avais un manque de confiance en moi. Et j’avais l’impression que je ne savais rien faire, sauf enseigner. 

Souvent, dans l’éducation nationale, que ce soit l’institution ou les collègues, on laisse croire que notre seule compétence réside dans l’enseignement.

Pourtant, lorsque l’on enseigne, on :

  • gère un groupe, 
  • anticipe sur de nombreuses situations,
  • organise énormément de choses. 

Et en réalité, nous possédons de nombreuses compétences ! Mais nous ne savons pas toujours les mettre en valeur ni en prendre conscience….

Nous sommes également de très bons communicateurs en général et nous avons des compétences en gestion de groupe et en gestion de conflits… Cependant, nous ne réalisons pas toujours quelles compétences nous possédons. 

L’Importance d’être soutenue par son conjoint

Tatiana Rabin :

Heureusement, j’ai un mari extraordinaire qui avait une grande confiance en moi et en mes capacités. Il croyait en moi, peu importe ce que je souhaitais entreprendre en dehors de l’éducation nationale….

Et son soutien a été inestimable. Il était convaincu que nous réussirions, quelle que soit la voie que nous choisissions. Et cela m’a beaucoup aidée. 🫶

Quant à l’enseignement par rapport à l’entrepreneuriat, je n’avais pas vraiment de blocages spécifiques en soi…..

Cela ne m’était jamais venu à l’esprit auparavant, car personne dans ma famille n’évoluait dans le monde de l’entreprise. Et c’était également le cas dans la famille de mon mari. Nous étions en quelque sorte les premiers à nous lancer dans l’entrepreneuriat. Cependant, nous nous sommes lancés à fond en nous disant : « Nous avons démissionné, donc il n’y a pas de retour en arrière possible. Il faut que cela fonctionne. »

Faire le choix de réussir 

Tatiana Rabin :

Nous avons adopté l’approche de la « politique de la terre brûlée », c’est-à-dire que nous n’avions pas d’alternative. Il fallait que cela réussisse ! Nous nous étions dit que si nous avions gardé un filet de sécurité, nous n’aurions pas donné le meilleur de nous-mêmes. 

Au fond de ma tête, je savais que j’avais dix ans pour repasser le concours si nous le souhaitions… Mais au bout de deux ou trois ans, nous n’avons jamais envisagé de retourner dans l’enseignement. Et je doute que nous le fassions un jour.

Enseigner mais autrement : l’enseignement via l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

Malgré cela, l’enseignement me manquait… Et c’est pourquoi j’ai suivi une formation pour enseigner à d’autres femmes à exercer le même métier que moi. 

J’ai un groupe Facebook où j’aide quotidiennement les femmes à prospecter, à réfléchir à leurs tarifs, en plus de ma formation. Et je suis en contact régulier avec elles. 

En combinant cette partie de mon travail avec celle où je réponds au téléphone, où je prends soin de mes clients et de leurs patients, je pense que j’ai une situation professionnelle extraordinaire. En effet, je me sens privilégiée sur le plan professionnel.

Le blog Panda Productif : Aider les femmes à gagner en productivité

Ophélie Jouvenon :
Et tu as également créé un blog qui s’appelle Panda Productif pour aider des femmes qui veulent gagner en productivité dans leur vie quotidienne.

Tatiana Rabin :
Oui, mon métier est un peu le même chaque jour, tu vois. Je dois organiser des rendez-vous, gérer le flux d’appels par rapport au nombre de patients, etc. 

En fait, l’organisation, c’est vraiment mon truc. J’aime ça !

Moi, je dis toujours que je suis une paresseuse hyper organisée. Et je cherche toujours des moyens d’en faire moins pour en faire plus. D’ailleurs, c’est le slogan de ma chaîne et de mon blog.

Je cherche toujours des moyens de gagner du temps sur les tâches ménagères, la charge mentale, la gestion du quotidien.

 Pour les femmes, je trouve que nous avons énormément de choses à gérer au quotidien, en plus de notre vie professionnelle. Même si nos maris ou nos conjoints essaient de nous aider, cela ne parvient jamais au même niveau.

Alors, j’ai créé un blog pour partager toutes mes astuces que je développe chaque jour pour gagner du temps et de l’énergie.

L’importance des compétences en organisation

Ophélie Jouvenon :
Souvent, les femmes ne se rendent pas compte que c’est une super compétence que d’être des reines de l’organisation. Je le remarque notamment chez les mamans, en particulier celles qui ont trois ou quatre enfants… En effet, c’est incroyable ce qu’elles parviennent à accomplir et à quel point elles sont efficaces en entreprise.

Tatiana Rabin :
Exactement ! C’est un entraînement quotidien, mais elles n’ont pas toujours conscience que ces compétences qu’elles utilisent au quotidien pourraient être valorisées sur le plan professionnel.

Conseils pour une reconversion professionnelle réussie de l’enseignement vers l’entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :
Quels pourraient être tes meilleurs conseils pour une femme qui quitterait la fonction publique, l’enseignement et souhaiterait changer de métier, se reconvertir, voire monter sa propre activité ? 

Identifier l’ensemble de ses compétences

Tatiana Rabin :
Alors, je pense qu’il faudrait, à un moment donné, se poser et réfléchir réellement à toutes les compétences qu’elle met en place dans son métier d’institutrice. À partir de ces compétences, elle pourrait se demander vers quel métier elle pourrait se tourner.

En fait, il y a des dizaines et des dizaines de possibilités dans l’entrepreneuriat. Il faut simplement trouver quelque chose qui la passionne.

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Se former et pour réussir sa reconversion de l’enseignement vers l’entrepreneuriat

Tatiana Rabin :

Ensuite, je pense qu’il faut passer du temps à se former pour adopter une posture de chef d’entreprise.

Cela signifie apprendre à vendre ses services, à contacter des gens sans avoir l’impression de les déranger. Il faut aussi être efficace dans son cœur de métier. Et il existe des formations pour cela…. 

Par exemple, je me suis beaucoup formée à la vente, car je savais que si je ne pouvais pas vendre mes services, je n’aurais pas de clients. Et sans clients, pas d’entreprise !

Donc, je me suis beaucoup formée à la prospection. Même si je n’aime pas prospecter, je suis très douée dans les contacts. J’ai une aptitude naturelle à entrer en contact avec les gens. Parfois, je suis partie en rendez-vous juste pour présenter mes services et je suis revenue avec deux clients. C’est ce que mon père, qui était commercial dans les assurances, n’a jamais réussi à faire.

👉 Il faut donc se former, investir sur soi, expérimenter et tester de nouvelles choses. Tout est possible, il ne faut pas avoir peur. Tout se fait avec de la détermination.

Investir en soi prioritairement pour transformer sa vie

Ophélie Jouvenon :
Commencer à investir sur soi, expérimenter, tester de nouvelles choses….

Tatiana Rabin :
Investir sur soi est essentiel. 

En premier lieu, si vous manquez de compétences, il y a forcément quelqu’un quelque part qui peut vous les enseigner. Donc, formez-vous, puis lancez-vous. Et n’ayez pas peur. 

Mon mari et moi avions également de l’argent de côté lorsque nous avons démarré notre entreprise. Nous savions que nous pouvions vivre plusieurs mois sans gagner d’argent, ce qui nous a permis de nous lancer sereinement.

Il est important d’organiser son coussin de sécurité, histoire de tenir jusqu’à ce que votre entreprise génère des revenus. Créer une entreprise ne garantit pas que le marché vous attende immédiatement. Vous devrez aller chercher vos clients !

L’importance de l’ajustement continu dans le monde de l’entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon : Tu as certainement tâtonné dans le positionnement commercial de tes offres. Et souvent au démarrage, ça prend un peu de temps de les positionner correctement en termes de prestation et de prix.

Tatiana Rabin :
Mon premier client a fait voler en éclat mes premières certitudes. J’étais partie aussi sur ce que je trouvais sur le net, qui était travailler en forfait. Et Mon premier client m’a dit, « Oh moi, ça m’embête ce système, imagine j’ai que cinquante appels et je vais payer pour deux cents, quoi ! » Et je me suis dit que c’était nul comme façon de faire, et j’ai complètement changé. 

J’ai réorienté les choses au fur et à mesure que j’avançais dans le processus.

Mais je n’ai pas peur de mes clients non plus, parce que je ne considère pas mes clients comme des patrons. Donc quand je fais un changement dans mon entreprise, j’envoie un message pour informer. Je n’envoie pas de message pour demander l’autorisation. Je ne dis pas, « Est-ce que ça vous dérangerait si je finis à dix-sept heures trente au lieu de dix ? » 

La collaboration avec les clients dans l’entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :
Tu n’es pas dans une relation de soumission, mais dans une relation d’égal à égal.

Tatiana Rabin :
Comme je disais tout à l’heure, de collaboration. D’ailleurs, moi, mes clients, quand ils arrivent dans l’entreprise, ils trouvent toujours que ça enrichit leur quotidien. Ca améliore leur vie professionnelle. Du coup, ça rejaillit sur leur vie personnelle. Ils gagnent tous en sérénité. J’ai pris l’habitude de leur demander très rapidement, une fois qu’on commence, comment ils se sentent… Est-ce qu’ils se sentent mieux ? Est-ce que ça valait le coup ?

Et tous, ils disent : « Mais je ne sais pas pourquoi je n’avais pas commencé avant. » 

Créer une boucle vertueuse dans l’entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :
Donc tu as créé en fait une boucle vertueuse chez toi et chez les autres !

Tatiana Rabin :
Absolument ! Et ça se diffuse doucement… Avec le fait que j’ai des élèves qui vont faire la même chose que moi. J’espère qu’on va arriver un jour à ce que les croyances qui sont actuellement dans ce métier là volent en éclats. 

En effet, que la plupart des filles se disent: « Ben si moi je m’installe en tant qu’indépendante dans ce métier là, je fais des petits horaires et du haut de gamme pour avoir une vraie qualité de vie, pour pouvoir donner une bonne qualité de travail à mes clients”.  

Et pas : « Je dois concurrencer Doctolib et les centres d’appel en bossant comme une dingue, en devenant esclave de mon entreprise, et en faisant un burn-out au bout de dix-huit mois ». Et c’est très important !

Influence de l’entrepreneuriat sur la perception de l’argent et du travail auprès de nos proches

Ophélie Jouvenon :
Le fait que vous ayez quitté l’enseignement et la fonction publique pour l’entrepreunariat tous les deux. Est-ce que tu as vu des changements sur la perception du temps, de l’argent, du travail de tes enfants ?

Tatiana Rabin :
Alors nos filles ont adoré le fait que leurs parents débarquent à la maison à toute heure.

Même si en tant qu’enseignants et profs, on était quand même déjà très présents. Nous et nos enfants, et on est hyper proche. Maintenant, elles ont dix-huit et vingt et un ans, on est toujours extrêmement proches.

Après, elles voient deux façons très différentes de travailler dans l’entrepreneuriat, parce que moi, je travaille très peu pour mon entreprise et ça marche très bien.

Mon mari, ça marche très bien, mais il travaille beaucoup. 

Un esprit entrepreneurial qui se développe chez les enfants

Pendant le confinement, elles avaient quinze et dix-huit ans. Et elles ont créé une entreprise de vente en ligne de bijoux faits main. Elles ont fait toute la communication.

Ma grande, qui était dans la com, elle a fait le site internet. Donc elles sont parties sur l’idée que tout était possible. Et en trois mois, elles ont été bénéficiaires. 

Ça a permis à ma petite de rentrer en école de commerce. Et c’est marrant parce que ma grande est maintenant en école de graphisme digital. Récemment, un entrepreneur qui est venue faire une intervention et qui leur a demandé un peu leur vision du travail…

Et ma fille a été la seule à dire : « Pour moi, ma vision du travail, c’est la création. » 

Pour elle, c’est la création parce qu’en fait elle se voit en tant qu’entrepreneure et pas du tout comme salariée. 

Alors que tous les autres ont sorti des choses très négatives. 

Nous, on voyage énormément, nos entreprises nous permettent beaucoup de choses. Donc elle voit l’entreprise comme quelque chose de très positif !

L’impact positif de l’entrepreneuriat sur la perception de notre entourage

Ophélie Jouvenon :
Alors, j’ai le même retour que toi. Depuis que je suis devenue entrepreneure, ma fille me dit toujours que je suis la seule personne qu’elle connaît, qui aime ce qu’elle fait et qui rayonne d’une belle énergie tous les matins en se levant, en déplaçant des montagnes.

Tatiana Rabin :
C’est un bon modèle à montrer à nos enfants, surtout qu’en tant que femme ! 

Nous les femmes, on peut créer une entreprise, en vivre bien, devenir chef d’entreprise. Ma mère a rigolé pendant des années quand je disais que j’étais chef d’entreprise.

Mais je suis chef d’entreprise !

L’impact transformateur de l’entrepreneuriat sur la vie des enfants et du conjoint

Ophélie Jouvenon :
Et souvent, il y a plein de femmes qui sous-estiment complètement l’effet transformateur que ça a sur la vie de leurs enfants d’’oser se lancer, de se faire confiance et de leur montrer l’exemple.

Tatiana Rabin :
Et sur les conjoints ! Parce que moi j’ai beaucoup d’élèves qui se lancent et qui n’ont pas forcément le soutien du conjoint. Ils pensent que ça ne va pas marcher. Et, tu vois, j’ai rencontré l’une de mes élèves l’année dernière qui est venue vers chez moi

Il y avait son mari et ses enfants, et son mari m’a dit : « Je n’y croyais absolument pas. » Et en fait, elle l’a époustouflé….  il en est resté baba du fait que sa femme avait créé son entreprise, que son entreprise était déjà pérenne à moins d’un an après son installation !

Et je trouve que c’est super comme effet boule de neige. 


enseignement-entrepreunariat

La confiance en soi se construit en osant quand on quitte l’enseignement pour l’entrepreneuriat

Ophélie Jouvenon :

De nombreuses personnes pensent qu’il faut avoir confiance en soi pour se lancer … Alors que finalement, c’est en se lançant, en se prouvant qu’on peut faire bien des choses, qu’on acquiert la confiance en soi !

Tatiana Rabin :
Exactement ! Parce qu’ une fois que tu as une entreprise qui tourne : ça fait du bien… 

Et tu te dis : « Waouh, mais j’ai accompli un truc énorme en fait. Moi toute seule.”

Conclusion : Oser quitter l’enseignement pour l’entrepreneuriat – Témoignage de Tatiana Rabin

Tatiana Rabin :
En conclusion, j’aimerais encourager davantage de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat. Il est important de ne pas laisser les doutes et les discours décourageants nous empêcher de réaliser nos rêves. 

Même avec des enfants en bas âge. Et même si ce n’est pas toujours facile, il est tout à fait possible de créer son entreprise, de s’installer en tant qu ‘entrepreneure, et de vivre confortablement de son activité. 

Ophélie Jouvenon :
Exactement, chaque étape de notre parcours entrepreneurial nous enseigne quelque chose de précieux. Alors, osons, apprenons, et continuons à avancer vers nos objectifs !

Mille mercis à Tatiana pour son témoignage inspirant et pour la retrouver :

Alors faites suivre ce témoignage à une copine qui souhaiterait quitter les métiers de l’enseignement pour entrepreneuriat.


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